top of page
Photo du rédacteurDieunor Excellent

Réforme des bourses étudiantes


Lors de la manifestation étudiante contre la réforme des retraites à Paris, le 9 mars. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)


Le mercredi 29 mars, la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a dévoilé les premières évolutions du dispositif de la réforme des bourses. Ces annonces ont été faites dans un contexte de tensions sociales avec de plus en plus de jeunes qui se mobilisent contre la réforme des retraites. Bien qu’elle s’en défende, il apparaît pourtant que via ces annonces, la ministre souhaite faire baisser la fièvre étudiante.

Cette revalorisation est bien en deçà de ce que l'on pouvait espérer : 37 euros par mois, soit 370 euros par an. Quand on sait que 46% des étudiants continuent de sauter des repas faute de moyens, 37 euros ne permettent pas de manger à sa faim. Rappelons également que ces annonces interviennent peu de temps après que le gouvernement ait refusé d’étendre à tous le repas social à 1 euro.

Il ne s’agit pas d’un progrès social mais d’un rattrapage face à une inflation galopante. Un rattrapage qui, rappelons-le, a été arraché par la mobilisation massive des étudiants depuis le 19 janvier.

Dans ses communiqués de presse, le ministère de l’enseignement supérieur ne tarit pas d'éloges sur sa mesure. Et pourtant, les éléments suivants n’ont pas du tout été pris en compte :

  • Les barèmes des bourses, calculés en fonction des revenus des parents, ne font l’objet d’aucun contrôle sur ce qui est donné par les parents aux enfants,

  • Le prix des loyers varie du simple au double suivant les territoires sans que des mesures nationales d'encadrement des loyers n’aient été prises,

  • L’exclusion des non boursiers de nombreuses aides ne se justifie par aucune réalité économique et est source d’inégalités,

  • Les étudiants boursiers sont prioritaires pour accéder aux résidences universitaires s’ils dépendent des bourses du CROUS. Ce n’est pas le cas des étudiants en formations sanitaires et sociales dont les bourses dépendent de la région. Ces derniers doivent également avancer les frais d’inscriptions avant d’être remboursés,

  • Les étudiants internationaux, dont la précarité est de plus en plus alarmante, ont vu le prix de leurs frais d’inscription multiplié par 16 .

Face à ces constats, il est déplorable que le gouvernement ne mette pas en place une vraie réforme structurelle des bourses. Il préfère mener une politique des pansements sur plaies ouvertes très insuffisantes pour répondre aux besoins de la jeunesse de France.

42 vues0 commentaire

Comments


bottom of page